L'acteur est un poète qui écrit sur le sable (…) Il jouit de la fuite du temps. De cela seul il jouit : non pas du temps mais de sa fuite.
~Antoine Vitez
Les cours dits « d’interprétation » (ces cours où l’on s’entraîne à jouer toutes sortes de répertoires) constitueront la colonne vertébrale de l’enseignement dispensé.
Ces cours seront « pratique », certes, mais « pratique théorique », si l’on ose dire ; pratique programmée, concertée. De la pensée en actes (en «sentiments», dirait Jouvet). Il s’agira de suivre l’enseignement de quelqu’un, et non celui seulement d’une « matière ». L’enseignement, s’il y en a, ne saurait être qu’indirect. Il n’est, pour ainsi dire, que « retombée »… et ne se constitue que de ce que chacun cherche dans le sillage de l’autre. Il n’y aura donc pas, précédant tout travail, quelque chose « d’identifié » que nous nous attèlerions à « apprendre », non, mais nous chercherons, inventerons, et d’avoir inventé, cherché, nous aurons appris. Le professeur lui-même cherchera, il ne sera pas, encore une fois, détenteur d’un « savoir » (ou alors, si petit !), seulement d’une certaine expérience, d’une singularité aussi, et – surtout – il sera en mouvement. Pour cette quête, cette recherche, il a, certes, besoin d’aide. Ses aides, ses assistants si l’on veut, ce seront ses élèves, qui chercheront avec lui. Sans eux, il ne peut rien trouver. Sans lui, eux non plus. Parce que ces cours sont ceux, par excellence, de l’art de l’acteur, la base aussi bien que la visée de tous les autres, ils ne s’interrompront jamais : sauf période de vacances, chacun les suivra inébranlablement trois fois par semaine, tout le long de l’année, sans discontinuer.
Au-delà de la « situation » comme on dit, ou de l’ « intrigue », ou encore du « personnage », etc., il s’agit toujours, pour un acteur, de prononcer des mots précis dans un rythme précis. Et donc : pourquoi ce mot ? Pourquoi ce rythme ? Et encore : quelle est l’étymologie du mot, son voyage, son usure, sa saveur ?… Notre école proposera des interventions en linguistique, afin que ceux qui auront à fréquenter à longueur de vie les plus grands textes, ceux de Racine, Hugo, Marivaux, Claudel, Beckett, etc. connaissent un peu mieux la langue de ces écrivains – qui est la leur, aussi.
Parce que le théâtre habite, même inaperçus de lui, de nombreux territoires de la pensée, parce qu’il est toujours capital de voir plus loin que les frontières où l’on croit se tenir, parce que ces frontières sontrarement assurées , il sera demandé à de grands écrivains (philosophes, psychanalystes, poètes, savants…) de se relayer dans le cadre d’un cours « tournant » de « pensée » du théâtre pour proposer aux jeunes acteurs, depuis leur propre discipline, des ouvertures de réflexion sur le théâtre et, plus généralement sur tout lieu où « s’ouvre une scène ». Ce qui sera demandé à ces penseurs, ce sera, d’une manière ou d’une autre, de parler de théâtre à nos élèves, bien que leur pratique ne soit pas proche de la leur (surtout parce qu’elle ne l’est pas).Leur façon, peu habituelle pour des acteurs, « tordue » peut-être parfois, de peupler le mot théâtre, de creuser ou de sculpter ce mot depuis de tout autres territoires, a pour but de mettre des mots sur quelques-unes de nos interrogations, et, peut-être, de déplacer nos credos, nos aspirations,…
Possibilité de préparer les concours aux grandes écoles en option intensive (en plus des 9 heures hebdomadaires).
Notre école entend aussi préparer ses élèves à leur insertion dans la vie professionnelle en leur offrant une connaissance élargie aux aspects juridiques et institutionnels des métiers d’acteur, de metteur en scène, de directeur de compagnie ou de théâtre, voire d’auteur.
Les travaux jugés aboutis par les professeurs de notre école seront présentés à des « professionnels » de l’art dramatique comme à des personnalités de tout autres horizons à la fin de l’année scolaire (ainsi qu’à la famille et aux invités des élèves de l’école). Une école forcément modeste encore à son début, mais que nous nourrissons déjà, oui, des plus hautes ambitions d’art dramatique et de vie.
« L’improvisation » n’est pas qu’un exercice ludique et excitant qu’on utilise lors des formations pour « s’entrainer ».
L’improvisation est un axe de construction du jeu d’acteur indispensable tout au long de sa carrière.
Elle sert à l’acteur, à l’actrice, à chaque fois qu’elle ou il monte sur une scène et que le public attend d’être embarqué.
Elle permet de renouveler chaque soir le chemin de pensée des rôles, la traversée d’une pièce, tout en gardant le même texte, les mêmes tops d’entrées et de sorties, les mêmes enjeux.
Elle engage le corps et l’esprit à redécouvrir chaque instant, et fait éclore le plaisir du jeu. Lors des cours, Grégory Corre accompagnera les élèves pour qu’ils sachent faire de l’improvisation, un outil qui leur servira tous les jours.
Ils travailleront aussi autour des rôles qu’ils étudient avec leur professeur d’interprétation. Avec ousans texte, il est important de comprendre comment lâcher prise. Comment cesser de penser en jouant. Comment être autonome si vous n’êtes pas dirigés. Découvrir – si ce n’est pas déjà le cas – le théâtre qu’ils aiment. Faire de chaque instant de jeu un moment de plaisir. Surprendre et se laisser
surprendre.
Ce stage d’improvisation a pour objectif de sensibiliser les élèves à la scène, lieu de rencontre par excellence : exister dans l’espace, voix et corps à travers la création de personnages, de situations, en répondant à certaines contraintes, mais aussi à travers des improvisations libres. Aller à la découverte de l’autre, de son ou de ses partenaires et savoir inventer, à plusieurs, une réalité qui
peut se donner à lire. Comment grâce à l’écoute et au regard, à la voix, à la gestuelle, aux mots, on peut structurer un petit moment de vie. Comment ensemble, avec nos différences, et nos particularités, on peut se mettre au service les uns des autres.
Pendant cette année, je propose, dans un premier temps, à travers des exercices tirés de l’enseignement de Jacques Lecoq, entre autres, de mettre en œuvre un jaillissement de soi : la présence, la voix, l’intensité, … puis, en s’inspirant de grandes scènes du répertoire (classiques ou contemporaines) mettre en œuvre sur le plateau du théâtre l’immédiateté de l’acteur, sa spontanéité, son rapport à l’Autre et son imagination…
« Quand un être ne sait pas parler, essayez de le faire chanter et vous lui trouverez de la voix ; la nature ne boude aucun de ses enfants.»
Le travail de clown nourrit et renforce le travail du comédien.
Nous ne travaillons ni de textes écrits par des autres, ni de personnages loin de nous- mêmes. Tout se base sur ce qu’on ose – nous partageons nos faiblesses, nos échecs, nos erreurs, mais pour en faire des triomphes. Nous inventons tout, nous écrivons nos propres « chefs d’œuvre », dans un esprit dérisoire mais en cherchant de l’authenticité dans chaque geste, chaque parole.
Spécifiquement, ce travail fait avancer :
La complicité avec le public et les partenaires de jeu ; les capacités d’improvisation ; la présence ; la sincérité ; l’importance du corps dans le jeu d’acteur ; la puissance du regard ; la générosité ; l’autonomie ; la compréhension des mécanismes du rire ; et le sens de l’amusement en jouant.
Le travail avec les directrices et directeurs de casting permettra aux élèves d’exprimer oralement leur présentation « face caméra », dans les conditions d'un casting, en 2mn maximum. Ils s’initieront ou s’entraineront à être filmés, et à appliquer (avec des textes issus de casting pour des films à venir), et les techniques vocales et gestuelles nécessaires. Leur prestation sera commentée par la directrice ou le directeur de casting et retravaillée.
Sculpture phare d’Alberto Giacometti, l’« Homme qui marche » est dépourvu de toute identification : il n’a pas d’âge, de sexe, de visage, d’origine. Il est la somme de tous les corps possibles.
Aborder le travail d’un rôle, c’est, au contraire, faire le choix d’une identification. Cette dernière, en plus du texte, passe par l’analyse de sa propre corporalité. Elle se révèlera comme un élément fondamental de sa singularité et distinguera ce sujet du groupe.
A partir de textes choisis par les stagiaires – extraits de romans, de pièces, de films, d’essais, de poèmes – nous tenterons d‘explorer toute la physicalité de ce rôle : quelle est sa démarche ? a-t-il des tics ? des tocs ? quel âge à son corps ? comment mange-t-il ? comment danse-t-il ?
Par le biais d’exercices de plateau et de réflexions collectives, nous allons mettre en marche le propre corps de votre sujet de jeu.
Il s’agira de développer sa créativité, son imagination, être au plus proche de ses émotions afin de nourrir les différentes facettes de cet « énergumène ». Une fois cette singularité trouvée, le travail sera axé sur la mise en mouvement de tous ces corps dans un ensemble.
Des contextes de jeu (à définir) seront nos principaux appuis de mise en groupe : scène de bal, repas de famille, enterrement, mariage etc…
Le travail de ces scènes d’ensemble visera à chercher par le mouvement, la chorégraphie ou encore le son , comment des corps si singuliers deviennent un seul corps.
Semblable à la figure de Giacometti universelle et intemporelle, l’on tendra à façonner un seul.
Homme avec un grand « H » comme reflet de notre propre humanité .
Objectif
Le travail de clown nourrit et renforce le travail du comédien.
Contenu :
Nous ne travaillons ni de textes écrits par des autres, ni de personnages loin de nous mêmes. Tout se base sur ce qu’on ose – nous partageons nos faiblesses, nos échecs, nos erreurs, mais pour en faire des triomphes. Nous inventons tout, nous écrivons nos propres « chefs d’œuvre », dans un esprit dérisoire mais en cherchant de l’authenticité dans chaque geste, chaque parole. Spécifiquement, ce travail fait avancer : La complicité avec le public et les partenaires de jeu ; les capacités d’improvisation ; la présence ; la sincérité ; l’importance du corps dans le jeu d’acteur ; la puissance du regard ; la générosité ; l’autonomie ; la compréhension des mécanismes du rire ; et le sens de l’amusement en jouant.